L’EVOLUTION DE LA LANGUE ANGLAISE DANS LE MONDE DES AFFAIRES
La colonisation britannique a imposé l’anglais comme langue administrative dans toutes ses colonies. A partir du début du XXe siècle, l’anglais gagne progressivement la scène internationale. Ainsi, le Traité de Versailles de 1919 a été rédigé en français (la langue diplomatique de l’époque) mais également en anglais. La position dominante des Etats-Unis, tant au niveau économique, politique que militaire dans la deuxième moitié du XXe siècle, renforce la position de l’anglais comme première langue de communication au sein des organisations internationales telles que l’OTAN ou le FMI. Les faits suivants, extraits du site Internet du British Council, indiquent l’étendue actuelle de l’utilisation de l’anglais : 375 millions d’individus parlent anglais en première langue, 375 millions de personnes en seconde langue et 750 millions de personnes environ parlent anglais en tant que langue étrangère.
En raison de l’importance de l’anglais, les entreprises exigent aujourd’hui qu’un nombre croissant de leur personnel ait des connaissances en anglais des affaires. La maîtrise de l’anglais ne se limite donc plus aux personnes ayant un poste à responsabilités. Du technicien qui doit appeler l’étranger au réceptionniste qui reçoit des délégations étrangères, tous doivent pouvoir exécuter certaines parties de leurs tâches en anglais. Les entreprises assignent donc une partie de leur budget formation à des cours d’anglais des affaires. Cette demande ciblée pour l’anglais des affaires a amené la mise en place de cours spécialisés pour répondre avec précision aux besoins de l’apprenant dans un contexte professionnel.
Les échanges internationaux se font aussi très souvent entre personnes dont l’anglais n’est pas la langue maternelle et nous voyons apparaître une version simplifiée de la langue anglaise. Ce nouvel anglais est parfois qualifié d’anglais « standard » ou d’anglais « international ». Ce nouveau type d’anglais, qui s’adresse au monde des affaires, est dépourvu de toutes structures grammaticales superflues et a un vocabulaire courant réduit. Ainsi, les verbes à particule comme « go on » et « set up » ne sont pas aussi importants que « continue » et « create » par exemple, et la connaissance de la différence entre le presentperfect et le past simple n’est plus une priorité en salle de formation. L’objectif principal des hommes d’affaires qui utilisent l’anglais international est de communiquer avec efficacité. On craindrait presque aujourd’hui l’anglophone qui s’exprime trop rapidement, qui emploie des expressions trop familières ou dont l’accent est peu clair ; il est celui que l’on comprend le moins ! Les conséquences de cette tendance pourraient voir les anglophones adopter une forme de communication plus simplifiée de leur propre langue et se diriger vers l’utilisation de l’anglais international.
Selon un article récent de la BBC, la suprématie économique, militaire et politique des Etats-Unis déclinerait au cours des deux prochaines décennies. Cela signifie-t-il qu’une autre langue pourrait remplacer l’anglais comme nouvelle langue de communication internationale ? Cette version est peu probable. Ainsi, bien que le chinois soit parlé par un nombre conséquent de personnes, son rayonnement et son apprentissage n’ont rien de comparable à l’anglais. De plus, des pays comme l’Inde utilisent déjà l’anglais dans la vie quotidienne. Cette tendance est révélatrice de la situation dans laquelle se trouve l’anglais qui glisse vers un anglais international. Ce nouvel anglais international est en outre plus facile à apprendre que l’anglais britannique ou américain. Le résultat est que cette version de l’anglais en un anglais international standardisé va s’imposer dans les cercles d’affaires internationaux et les cours de formation en anglais devront refléter cette réalité.